Calme (avant la tempête ?)

Takumi s'en venait tout juste du dortoir des garçons. Il s'était assoupi sans vraiment s'en rendre compte après avoir "consolé" son camarade ; Yamashita Heichi. Il ne tenait qu'à lui d'y repenser, mais n'en fit pas. Il se serait alors rapellé les terribles sanglots de l'élève et les larmes auraient commencé à couler sur son visage. Takumi n'aimait pas voir les garçons pleurer, ni lui, ni les autres. Alors, jamais dans sa vie il n'avait pleurer - à part bien sûr durant l'époque où maintenant il était incapable de s'en souvenir, durant l'époque où sa mère badigeonnait encore son postérieur, quand il était bébé et qu'il sanglotait pour un oui, pour un non.
Bref, ne voulant ressasser aucun souvenir de son passé, Takumi arriva dans le parc de l'école, tout près installé du dôjô. Il s'assit presque péniblement sur un banc et lâcha un sourire. Là, il paraissait avoir trouvé le calme -non pas qu'il soit d'un comportement nerveux, d'accoutumance, bien au contraire -, il était appaisé et respirait doucement.
Cette scène, il osait esperer qu'elle se prolonge sur bien de longues heures, mais ce ne fut pas le cas.
Une jeune fille - jeune, comme je le dis ; pour ainsi dire "très très" jeune - vint s'installer auprès de Takumi, puis lui dit alors :
Bonjour, je m'apelle Misao. Euh... Ca fait quelques temps que je te vois un peu partout dans le... l'école. Et... heumm... comment dire, je... -sa voix tremblait comme une feuille prète à tomber de son arbre, ce qui avait le don d'irriter très clairement Takumi. Bouddha a donné la parole à chacun d'entre nous ; pourquoi ne pas utiliser cette dernière à des fins explicites ? Je... j'aimerais beaucoup... sortir avec toi.
Takumi s'interdit de rire. Pouffer aurait été là le reflet d'une bien mauvaise éducation, et il en était le contraire. Mais tout de même ! Cette minuscule enfant n'avait-elle point de fierté ? Du culot, ça oui !
Désolé, je ne suis pas interessé (et il continuait à rêver tout en parlant, ce qui lui donnait un air insolent et très indifférent).
La jeune (très jeune) fille s'en alla au loin, la tête baissée.

Takumi fut arrêter à ses rêvasseries, quand un jeune homme passa devant lui. Le jeune homme en question marchait à une vitesse phénoménale, la tête bougrement bien baissée, presque recroquevillée sur son torse. Il portait une veste et un pantalon noir, très classieux et distingué, d'après Takumi. Ses cheveux, il les aurait reconnu parmis des milliers. Ces reflets roux étaient si particulier... Tout portait à croire que cet individu était Heichi, Yamashita Heichi. Tout en essayant de garder respect et honneur envers son interlocuteur, Takumi lança :
Heichi ?!

Voyant ce timide sourire de la part de Heichi, Takumi répondit à ce geste, d'un large sourire tout à fait charmant, qui laissait entrevoir clairement ses blanches dents. Il était à la fois surpris et heureux de le voir ici ; habitué à ce parc, il le voyait souvent à la bibliothèque, mais jamais dans le parc.
Certaines personnes auraient prit crainte et honte d'inviter une autre personne mal-aimée et peu populaire à s'asseoir à leurs côtés, mais Takumi était gentil et attentionné. Il avait énormément de respect et d'admiration pour ce jeune homme - cette autre personne mal-aimée et peu populaire. Il l'admirait et le respectait car il était, honnêtement, humainement impossible de supporter en une vie ce que Heichi supportait en une journée, en une heure, et même à chaque minutes. A l'instant où Heichi s'était retourné, et qu'il avait sourit, Takumi avait ressentit dans son regard comme l'envie de passer une journée comme tous les autres élèves avaient l'accoutumance de passer ; pour une fois dans sa villaine vie. Takumi aurait pû prier Bouddha pour que cela se réalise, mais il fallait croire que ces certaines personnes mal-aimées et peu populaires ont la malchance de ne pas avoir de chance, et qu'à travers n'importe quelle prière, qu'elle soit déstinée à Dieu, Bouddha, ou Allah, rien n'y changeait. Takumi ne voulait pas de cela pour Heichi. Il plissa les yeux, de malice, puis lui proposa alors :
Tous les bancs sont pris... Il n'y a pourtant pas grand monde, d'habitude. Tu veux venir te joindre à moi ?

Quand Heichi fut installé aux côtés de Takumi, il le contempla, -une fois de plus- et se dit alors qu'il était de son devoir d'engager une conversation. Heichi semblait si timide qu'il n'aurait probablement jamais osé faire cela.Takumi lança alors, après un court silence :
Je t'ai trouvé endormi ce matin, mon brave. Tu as dû tomber de fatigue alors que tu lisait, parce que ton livre était déposé sur ton ventre. Alors j'ai marqué la page à laquelle tu t'étais arrêté, puis je l'ai rangé sur ta table de chevet. J'espère que cela ne t'a pas dérranger... J'avais bien trop peur qu'un de ces idiots qui ont la manie de t'ennuyer viennent te dérober cet ouvrage. Qui sait ce qu'il en auraient fait ?
Takumi ne faisait que parler, comme s'il ne savait faire que cela.

Takumi rougit brièvement. Quand il s'agissait de sa passion pour la photographie, le sang avait le don de lui monter aux joues et de former sur ses pomettes, deux énormes traces rouges. Il baissa la tête. Sa passion pour la photographie n'était pas une honte, bien loin de là, mais il se sentais toujours gêné lorsqu'on lui faisait des compliments ; alors il baissait maladroitement la tête et répondait comme un idiot :
Euh... merci, c'est gentil...
Mais aujourd'hui, il était d'humeur parlante, alors il ajouta :
Mais ça n'est rien, ce n'est qu'un passe-temps comme un autre... Je photographie comme d'autres feraient leurs devoirs.
Takumi souriait, mais d'un sourire forcé.

Takumi prit l'album photo que son camarade lui tendait. Il sentait en lui monter l'excitation, la joie de regarder les anciennes photos de quelqu'un qu'il connaissait à peine -car l'album paraissait ancien. Grâce à cet album, il parcourerait les seize longues années des jumeaux, il découvrirait leur vie, leur famille...
Ce fut plutôt indiscret, mais Takumi l'ouvrit, les yeux ébahis par l'emmerveillement. Rien au monde n'aurait pu lui faire plus plaisir que cela. Il tourna la première page, puis se rapprocha de Heichi, pour qu'il puisse lui aussi voir les photos -bien qu'il les connaissait probablement. Il posa la quatrième de couverture sur ses genoux, et la couverture sur les genoux de Heichi.
De nombreuses photos impressionnantes de Londres comblaient totalement la page. On voyait sur une, le fabuleux Big Ben et sur une autre, London Bridge. Sans compter que sur chacune des photos, on voyait Heichi et Akimitsu souriant à pleines dents, se câlinant ou prenant la pose devant un des monuments mondialement connus d'Angleterre. L'extase de Takumi devant cela fut telle qu'il dit à Heichi, les yeux humides et emplis de brillance :
C'est magnifique, Heichi ! C'est absolument somptueux !
Takumi souriait comme un enfant à qui on aurait offert un premier cadeau. Jamais dans sa vie il n'avait vécu un tel moment. Seul l'homme ayant pénétré dans la tombe de Toutankhamon aurait ressentit ce que ressentait Takumi à cet instant présent *
C'est vraiment sublime...
S'il n'avait pas été devant tant de personnes, Takumi aurait probablement fondu en larmes, tant il était sensible. Mais il s'en interdit.




*ceci est une phrase tirée du film ''Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain"

Takumi était encore terriblement joyeux d'avoir visionné toutes ces photos, que Heichi possedait. Mais son sourire et son épanouissement s'éffacèrent en quelques secondes, quand Ando, un élève de la classe vint insulter Heichi. Son irrespect fut si pitoyable et si affreux, que Takumi ne put s'empêcher de laisser exploser sa rage -bien que ce ne soit pas à son habitude. Il se leva brusquement, tout en prenant soin de confier l'album photo à Heichi, puis avança vers Ando. Il l'attrapa par sa chemise, et à cet instant, il eut voulu le giffler aussi fort que sa sottise était minable. Mais ça n'était pas son genre, et il ne supportait pas la violence.
Bougre d'idiot ! Crois-tu réellement que c'est en restant près d'une personne que l'on risque d'attraper la peste ? Sais-tu seulement que cette maladie infectieuse épidémique est très grave et qu'elle est transmise du rat à l'homme par la puce ? Et non pas d'un homme à un homme ? De même, on n'utilise pas le mot furoncle pour designer une personne quand on a un minimum de décence, idiot, idiot, idiot !!
Takumi essayer d'alleger ses propos tant qu'il le pouvait, et se retennait plus que tout de lui decrocher la machoire d'un coup. Malgré cela, il poussait la tête de Ando de son index à chaque fois qu'il insistait sur le mot "idiot".

Quand l'idiot de Ando partit, Takumi fut soulagé. Comment osait-il parler de respect ? C'était en insultant une personne qu'il appréciait qu'il le respectais ? Takumi s'en contrefichait de son respect ou de toute autre attention envers lui. Si quelqu'un ne respectait pas Heichi, c'était son ennemi (autant préciser que s'il pensait réellement comme cela, toute l'école entière à l'exception de Madame Mishima, la Bibliothéquaire serait son énnemie). La sonnerie se fit entendre au loin.
Takumi s'approcha de Heichi, qui avait la tête baissée comme à son arrivée dans le parc. Takumi tapota délicatement son épaule, et lui dit alors :
Ne te soucies pas de ces idiots, voyons ! Viens, allons voir les listes d'étudiants sur lesquels nous sommes inscrits.

Puis il réflechit un instant. Ando l'avait insulté d'homosexuel. Cette insulte tournait dans sa tête comme une toupie, sans cesse. Qu'est ce que cela changerait s'il préférait les garçons aux filles ? Cela posait-il un problème à quelqu'un ? A vrai dire, Takumi ne s'était jamais posé cette question.

Takumi, accompagné de Heichi revint au parc, son endroit favori. Là, il aurait réussi à se calmer (émotionnelement comme nerveusement). Son coeur battait encore furieusement dans sa poitrine, et il avait la tête baissée.
Takumi et Heichi s'assirent tous les deux sur un banc. Le parc était relativement vide, seuls, quelques pigeons marchaient follement par terre.
Takumi n'était pas violent, et était choqué de lui même d'avoir voulu taper quelqu'un.
Je... Pardonne-moi, Heichi. Kiro m'ennerve tellement. Tu es si adorable que tu ne t'ennerve pas, tu te contente de pleurer, et cela me dépite. Je... Je suis désolé, Heichi.
Takumi, tête baissée, s'excusait à tue-tête :
Excuse-moi, excuse-moi, Heichi... ... Pardonne-moi ... Je... suis si navré !
Un peu plus, et ses larmes coulaient surs ses joues, mais il s'en interdit. Il pleurerait cette nuit, sans que personne ne le voit, comme il avait l'habitude de faire.

Heichi avait suivi Takumi et s'était assis à ses côtés. Il avait la tête baissé et les bras croisés sur ses genoux.

Je... Pardonne-moi, Heichi. Kiro m'ennerve tellement. Tu es si adorable que tu ne t'ennerve pas, tu te contente de pleurer, et cela me dépite. Je... Je suis désolé, Heichi. Excuse-moi, excuse-moi, Heichi... ... Pardonne-moi ... Je... suis si navré !

Heichi ne comprenait pas pourquoi Takumi s'excusait sans cesse, il n'avait pas à le faire et ne savait pas pourquoi autant d'émotion sortait tout à coup. Etait-ce lui qui le rendait comme cela ? Il ne savait pas comment réconforter son ami. Il ne voulait pas non plus qu'il passe une partie de son temps à s'ennerver contre toutes les personnes du lycée.

Pourquoi pleures-tu ?

Takumi équarquilla les yeux, une fois de plus. Pleurer ? Alors il pleurait, réellement ? Il pensait qu'il arriverait à s'en interdire, mais il semblât qu'il n'y arrivât pas. Takumi ne savait pas lui-même pourquoi il pleurait, que pouvait-il répondre à son ami ? Un mensonge s'imposait.
Oh... heummm... c'est le vent, je suis très sensible au vent, ça fait pleurer mes yeux. Hihi !
Il secha bien vite ses larmes en les essuyant, et releva la tête. Cela parraissait probable, le vent faisait pleurer les yeux de certaines personnes pourquoi pas lui ? Il s'efforçait de rire.
Du coup... tu n'as pas terminé ta dissertation ?

Oh... heummm... c'est le vent, je suis très sensible au vent, ça fait pleurer mes yeux. Hihi ! Du coup... tu n'as pas terminé ta dissertation ?

Heichi sentait qu'il ne disait pas la vérité mais après tout, lui aussi lui mentait parfois. Il aurait pu le croire s'il y avait vraiment eu de vent mais après tout, il avait le droit d'avoir les yeux sensibles.

Non je ne l'ai pas finie... Je la terminerait de soir avant de dormir. Après tout elle n'est que pour lundi prochain.

Heichi ne savait plus quoi lui dire, il aurait aimé lui dire ce qu'il avait sur le coeur mais il ne voulait pas sensibiliser de nouveau Takumi. Il avait l'air bouleversé mais ne connaissait pas la raison. Kiro l'avait-il fait pleurer lui aussi ?

C'est vrai, le devoir n'était à rendre que pour le lundi qui arrivait. Mais Takumi aimait faire son travail à l'avance. Comme cela, il avait toujours le temps de faire ce qu'il voulait faire. Takumi cherchait un sujet de conversation.
Heichi avait pleuré devant Takumi, et Takumi avait pleuré devant Heichi, alors n'importe quelle conversation, même la plus honteuse aurait fait l'affaire !
Takumi ayant relevé la tête, il admira le paysage du parc, qu'il connaissait par coeur, tant il avait passé d'heure ici.
Il avoua :
Heichi, je... mes yeux sont très resistant en toutes criconstances. On pourrait les brûler cent fois que je continuerais à voir ! -Oui, même au passage d'un aveu, Takumi avait cet humour idiot, qui ressortait toujours dans les mauvais instants- Si je pleurais, ça n'était pas à cause du vent.
Voyant le regard interrogateur et suspicieux de Heichi, il poursuivit, horriblement embarassé :
Je n'ai jamais ressentit cela auparavant ; te voir pleurer me fait frissonner, être en contact avec toi laisse mon coeur tout à ses battements furieux, et j'ai envie de reprendre chaque imbécile qui t'offencerais...
Takumi s'approcha de Heichi, et l'entourra de ses minces bras musclés. Qu'importe si heichi ne voulait pas de cela, Takumi, lui en avait envie : l'avoir dans ses bras le soulageait, le rendait heureux.

Takumi était passé aux aveux et Heichi se sentait encore et toujours embarrassé. Il ne demandait pas autant de détails et pourtant il lui en donnait. Il était en même temps heureux que quelqu'un lui fasse suffisament confiance pour déballer ce qu'il avait sur le coeur. Takumi s'était approché de lui et lui avait fait une étreinte chaleureuse. Il ne savait pas comment le prendre, c'était la seconde fois qu'il lui faisait un calin et la seconde fois qu'il ne savait que faire. Il accepta ce calin et lui en fit de même. Si cela pouvait le réconforter alors il était heureux de l'aider à se sentir bien mieux.

Une fois le calin passé, Heichi lui avoua également un sentiment enfoui au fond de lui.
Moi aussi je me sens mal parfois. La nuit j'éclate en sanglots afin de ne plus avoir mal au coeur. Cette boule a l'estomac qui est constament en moi. Ces gens qui me méprisent alors que je ne leur fait rien...
Heichi ne pleura pas, il restait impassible face à ce qu'il venait de dire ce qui l'étonna lui même. Il n'avait jamais dit cela à personne et se sentait plutôt soulagé de le dévoiler au grand jour.

La vie de Heichi n'avait vraiment aucun sens. Et il avait raison ; comment pouvait-on le mépriser tant que cela, alors qu'il ne faisait rien de mal à personne ? Comment pouvait-on le mépriser, cet être si adorable, au point de le pousser aux sanglots ? Takumi pensa la chose alors si affreuse, que ses doigts se mirent à s'agiter. Cela devait être dû à l'ennervement intérieur, qu'en bon bouddhiste, il tentait d'exterminer.
Je suis là, si tu as besoin de te confier, mon grand. Tous ces crétins mériteraient des raclées ! Mais comme le proverbe le dit, on apprend la sagesse dans la sottise des autres. Les autres sont tellement sots avec toi, que tu en devient sage, n'est-ce pas ?
Du moins, c'était comme cela qu'il percevait le monde. La majeure partie de sa vie avait été fondée sur ce proverbe, si insignifiant pour certain, mais tellement vrai pour Takumi.
En tout cas, je suis là pour toi, Heichi.

Je suis là, si tu as besoin de te confier, mon grand. Tous ces crétins mériteraient des raclées ! Mais comme le proverbe le dit, on apprend la sagesse dans la sottise des autres. Les autres sont tellement sots avec toi, que tu en devient sage, n'est-ce pas ?

Takumi avait surement raison, il avait passé une partie de sa vie à chercher pourquoi tout le monde le méprisait à ce point. Il avait même, par un grand moment de déprime recherché dans des livres de psychologie le comportement humain mais rien ne l'avait aidé. Il avait trouvé que certaines personnes manquaient de confiance en eux et qu'ils avaient besoin d'un bouc-émissaire pour se sentir mieux, que d'autres étaient tout simplement immatures. Mais même son propre frère jumeau avait honte de lui et le méprisait, lui il l'admirait pourtant et ne le trouvait en aucun cas immature. Il devait avoir un problème un point c'est tout. Il pensait souvent à son frère, celui avec qui il est né, celui avec qui il s'amusait aux petites voitures à l'age de quatre ans, celui qui lui avait appris à faire de la bicyclette...

En tout cas, je suis là pour toi, Heichi

Heichi le remercia timidement, il ne savait pas quoi offrir en échange, bien sur lui aussi était là pour lui mais n'avait vraiment pas montré ce côté là.

Je ne mérite vraiment pas son amitié et pourquoi ne me méprise t-il pas lui aussi?...

Midi se montrait sur la montre de Takumi, quand il la regarda. Il regarda Heichi, puis baissa les yeux sur ses mains. Heichi semblait mélancolique. A quoi pouvait-il pensé pour avoir cette tête d'enterrement qu'il avait bien souvent ? Takumi se posait beaucoup de questions sur lui.
Il est midi, allons manger !
Takumi avait lancé ça avec un tel entrain qu'il se leva joyeusement (bien qu'il ne le soit pas), et se planta devant Heichi.

Il est midi, allons manger !

Takumi avait l'air joyeux en disant cela il devait certainement être affamé. Heichi l'était aussi, il n'avait mangé qu'une salade, des oeufs et un morceau de pain hier soir. L'année derniere, il avait perdu cinq kilos à ne pas manger à sa faim. Il detestait vraiment se moment de la journée, le moment où toute l'école se rassemblait et où les élèves lui volaient la moitié de son repas en passant.

D'accord... Allons y.
Il baissa la tête et se remit à marcher, de sa démarche négligée qui montrait qu'il n'était pas mieux à ses yeux qu'à ceux des autres.